Wednesday, May 20, 2009

Un livre exeptionnel sur les enfants de guerre 1940-1945


Fin septembre paraîtra chez Meulenhoff | Manteau un livre très attendu, écrit par Gerlinda Swillen: Koekoekskind. Door de vijand verwekt 1940-1945 (Père: ennemi. Enfants de guerre 1940-1945).

Gerlinda Swillen présente ici son livre inoubliable:

"'Enfants de guerre'. Tel est le nom choisi par les historiens pour ces enfants, nés entre 1940 et 1945 de relations entre des femmes des pays occupés par le Reich et des soldats allemands. Pour la Belgique, l’histoire de ces enfants n’a pas encore été faite. Pourtant par extrapolation, il s’agirait au moins de 20 000 naissances. La recherche a été amorcée en septembre 2007 par la consultation des archives allemandes du CEGES (Bruxelles). En juin 2008 suivait un appel à témoins via les médias dans les trois langues nationales (néerlandais, français et allemand). Jusqu’à présent 70 témoignages ont été enregistrés. Quoique mon choix se soit porté sur les 'enfants' (aujourd’hui sexagénaires), quelques mères ont bien voulu témoigner.

Qui étaient ces femmes et ces hommes qui se rencontraient et étaient prêts à avoir des relations sexuelles et de courir le risque d’avoir des enfants? Où se voyaient-ils? Dans quelles conditions? Quels étaient leurs mobiles? Pourquoi n’utilisaient-ils pas de moyens de contraception ou recouraient-ils à des moyens inefficaces? Autant de questions auxquelles j’essaie de répondre dans Père: ennemi.

Lorsque l’enfant paraît, la famille ne se réjouit pas nécessairement. Certaines femmes enceintes auront eu de grandes difficultés à trouver un endroit pour accoucher. Que fera la mère après la naissance de l’enfant: comment le nourrir, qui le gardera? Ainsi commence cette histoire, rarement simple, voire heureuse. Elle se complique suite aux décisions et législations nationales et à celles de l’occupant allemand, ainsi que par une politique de natalité raciste de la part du régime nazi. En Belgique s’y ajoute le piment des communautés flamande, wallonne/francophone et celles, germanophones, des 'cantons rédimés' (Eupen, Malmedy) avec les dix communes de La Calamine. Une réalité que mes 70 témoins illustrent ici.

Mais quel sera le sort de ces enfants lors de la libération de la Belgique en 1944? Les familles belges ont fait preuve de beaucoup d’ingéniosité dans pas mal de cas, pour protéger ces petits et leurs mères frappés par l’opprobre de la collaboration. Les stratégies de survie ont été multiples, mais malheureusement elles ont marqué la plupart de ces enfants, qui vivent souvent encore aujourd’hui dans le silence des familles, dans les secrets de famille. L’historien joue ici un rôle important en s’attaquant à ce tabou et en leur donnant droit à la parole. Les enfants de guerre qui ont voulu témoigner, parlent tous d’une chape de plomb qui est enfin levée…

L’approche thématique des interviews des enfants de guerre permet de dépasser le niveau de la confession et celui de la confidence. Les enfants de guerre belges prennent ainsi pour la première fois place dans l’ histoire de la seconde guerre mondiale et parmi les autres enfants de guerre européens."

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